Oiseaux de la mer, échoués à mes pieds
que je berce dans leur putréfaction
que je brûle pour en faire émerger d’autres chants, éperdus
J’assiste, fébrile, au festival éblouissant
qui se déploie sous ma loupe avide
ces plaies à ciel ouvert
qui me ramènent au très près de mon coeur palpitant, lui aussi heurté
l’exubérance débridée de corps pourtant meurtris
au plus profond de leur décomposition acharnée
je découvre une intimité dépouillée
une élégance dans les tendons asséchés
dans les tubes de plumes vidés
dans les ossements qui émergent
effervescence et silence exsangue
les chairs se transforment mais ne cessent de vibrer
j’aime avec ferveur cette séduction d’envolées arrêtées brusquement
devenues agencements délicats insoupçonnés
une nature infernale de générosité
devant moi, insatiable de perspectives nouvelles
C’est beau de frénésie et de mortuaire